jaquette

      Jeu développé par Konami, sorti en 2001 sur Playstation 2.

 

      Mettez de côté les zombies-qui-puent et autres monstres débiles qui vous sautent au visage sans aucune raison et sans aucun but profond, car voici Silent Hill 2, suite du classique Silent Hill sorti auparavant sur la Playstation première du nom. Re-bienvenue à Silent Hill, ville-fantôme maudite où les aspects dominants sont la magie noire, le malsain et votre passé, toujours lourd de péchés.

 

silent-hill-2-screenshot

On atteint les premières rues de la ville qu'après avoir parcouru un long sentier forestier. Si vous ne trouvez pas Silent Hill très accueillante de jour, alors attendez la nuit pour comparer...

 

      Nous sommes ici sur PS2, et force est de constater d'entrée que l'équipe de Konami nous sert un jeu bien fignolé graphiquement, exploitant déjà très bien les capacités de la console pour l'époque. Ca me fait penser à Luigi's Mansion, qui proposait à sa sortie des jeux de lumière sur Gamecube complètement nouveau, là c'est également le cas, avec des ombres portées particulièrement réalistes et précises. Les rues désertées de Silent Hill sont plutôt bien réalisées, avec des feux tricolores et des signalisations piétons évoluant en temps réel, un brouillard si épais que l'on ne voit pas à deux mètres, des barricades ou des routes brusquement interrompues par des fossés perturbants... Mais ce n'est rien comparé aux passages en intérieur, particulièrement soignés et issus de bons choix artistiques (on trouvera des textures évoquant avec brio de la vieille rouille ou du sang (vieux ou frais), étalés sur les murs ou le sol toujours de manière perturbante. Certains décors nous dérangerons tellement qu'ils finiront par générer une bonne partie de notre angoisse au cours du jeu : des grilles plantées en plein milieu des couloirs d'un immeuble résidentiel, des bâches couvrant les murs des chambres de la clinique psychiatrique (on ose à peine imaginer ce qu'il y a derrière), des cadavres qui regardent la télé (n'affichant rien que des parasites), des murs de chairs parsemés de trous dans lesquels des cylindres métalliques semblent faire des va-et-vient (cherchez bien, vous trouverez une signification très glauque à ce décor immonde)...

 

sh2pc2011-04-2319-33-0esxz

Cette cinématique doit faire partie des situations les plus marquantes du jeu. Il s'agit pourtant de la mise en introduction du démon en chef de Silent Hill 2, Pyramide Rouge. Ca donne envie.

 

     Ajoutez des créatures abominables, métaphores visuelles de la souffrance humaine ou des vices sexuels des hommes, tout cela sous le reigne de Tête de Pyramide ou Pyramide Rouge, cette affreuse entité munie d'un long glaive rouillé qui vous suit partout à votre insu et dont vous croiserez la route à plusieurs surprises euh reprises, pardon... Vous voyez le tableau, quoi. Rien n'est en trop, les choix artistiques sont toujours très justes et tout fonctionne à merveille, des cinématiques précalculées de toute beauté agrémentant l'aventure. Cependant les graphismes ne représentent rien comparés à la bande-son, l'élément flippant n°1 de Silent Hill 2.

 

gfs 22655 2 18

Vous regretterez très vite les rues de Silent Hill, en comparaison bien plus chaleureuses que l'intérieur des bâtiments.

 

      N'envisagez surtout pas de jouer à ce jeu sans son, au contraire, mettez un bon casque ou des enceintes avec de fortes basses, et vous allez vivre un cauchemar éveillé. Sans particulièrement parler des musiques ou des bruitages qui n'ont rien d'exceptionnel (même les cris de monstres), je retiendrai surtout l'ambiance sonore environnementale et la mise en scène du moindre son. Chaque lieu de Silent Hill possède soit un silence absolument dérangeant, soit une ambiance sonore immonde (c'est le mot). Rien que le son suffit à angoisser. La bande-son a réellement une incroyable capacité à stimuler notre imaginaire, et nous faire angoisser au moindre son, à la moindre variation de l'ambiance. C'est vraiment excellent, je pense que cet aspect du jeu mériterait le statut de "parfait" ! Impossible de faire mieux. Plusieurs moyens sont employés au fil de l'aventure pour nous faire baliser : le bruit du glaive de Pyramide Rouge qui grince au loin, laissant entendre que ce dernier se déplace en même temps que nous, ou les fondations en métal de la Prison qui grincent à mort, suivis de hurlements de fous furieux au loin, ou encore un rhâle de chirurgien derrière son masque, qui semble être juste derrière nous... Tous ces environnements sonores nous font croire à une présence absolument terrifiante dans le jeu, alors que nous ne croiserons rien de tel finalement. Tout est affaire de psychologie, il faut avancer et lutter dans sa petite tête pour ne pas céder et éteindre sa console. Je n'exagère pas ! Vraiment, c'est selon moi LE point fort de ce jeu, dans son aspect horrifique bien sûr.

 

gfs 43885 1 4

Il s'agit de l'une des cinématiques précalculées du jeu. Silent Hill 2 met en scène des personnages secondaires troublants, par leur schizophrénie, leur violence psychologique, leurs frustrations ou encore par les choses troublantes et intimes qu'ils peuvent dire à James, ce qui ne rassure jamais le joueur.

 

      Vous incarnez James Sunderland, et vous vous rendez à Silent Hill après avoir reçu une lettre troublante de votre femme, pourtant morte il y a trois ans, vous demandant de la retrouver dans ce lieu, cette ville remplie de souvenirs joyeux et douloureux... Cependant, vous débarquez bien à bon port, mais il s'avère que Silent Hill n'est plus que l'ombre d'elle-même, abritant d'horribles secrets et abominations, ainsi que des mondes parallèles malsains vous faisant redécouvrir certains lieux d'une nouvelle et terrifiante manière. Sur les traces de Mary, James va donc croiser plusieurs personnages, tous fous bien entendu, ainsi que de nombreuses créatures humanoïdes absolument immondes (des gens cousus dans leur propre peau, ou des monstres uniquement constitués de deux paires de jambes de femmes assemblées par la taille, ou encore des infirmières agressives et sans visage, et j'en passe...). Je ne dois pas vous en dire plus mais cette histoire n'est pas construite sur des sursauts dûs à des monstres terrifiants, mais plutôt sur une ambiance angoissante et épuisante qui ne vous lâchera jamais d'une semelle, à tel point que des sessions d'une heure de jeu vous seront peut-être plus qu'éreintantes. Il s'agit là d'une aventure psychologique et angoissante, et déroutante surtout, d'une durée de 8h minimum en mode de difficulté normal, comptez plus de 10h si vous tatonnez vraiment. Ce jeu n'est pas à mettre entre toutes les mains, son ryhthme lent et sa tendance à faire tourner le joueur en bourrique risque d'en faire fuir plus d'un, ou plus d'une. D'autant plus que vous devrez le finir plusieurs fois si vous désirez assister à toutes les fins possibles.

 

sh2 map

Votre carte s'annotera d'elle-même des portes que vous avez franchies, celles qui demeurent verrouillées etc... Pour peu que vous possédiez celle des lieux.

 

      Explorez, fouillez, enquêtez, défendez-vous, tatonnez, cherchez, résolvez, trouvez. Le gamplay de Silent Hill 2 est sinonyme de tâtonnements, d'allers et retours frustrants et stressants ("oh non, je vais devoir repasser par là..."), d'exploration laborieuse mais prenante, de rencontres inattendues avec des monstres abominables ou des personnes dénuées de raison, et d'énigmes à résoudre nécessitant toujours d'objets trouvés précédemment dans le niveau. Je trouve également que Silent Hill 2 défie constamment le joueur de continuer : certains passages font tellement horreur, ou on en a tellement marre de tourner en rond qu'on préfererait arrêter là. L'une des forces de ce jeu est qu'il faut se raisonner et avancer, peu importe ce qui nous attends, ce qui est une excellente façon de se glisser dans la peau du personnage. Il faut y jouer pour comprendre, avoir fini le jeu est le mieux. Vous disposerez très tôt dans le jeu d'un bâton clouté vous permettant de vous défendre, et plus tard de plusieurs autres armes blanches et armes à feu. L'action n'est pas le centre du jeu, loin de là, et les munitions ne sont pas en stock illimité... Comme je l'ai dit plus haut, vous passerez 90% de votre temps de jeu à passer de pièce en pièce, passant au peigne fin chaque zone du jeu afin de trouver la clé qui vous permettra d'avancer, ou les objets vous permettant de résoudre un puzzle. Ces derniers sont d'ailleurs plutôt ardus, la difficulté peut même être réglée séparément pour les énigmes.

 

sh2pc2011-04-2319-01-0mqw9

Certains décors seront subtilement imprégnés de l'esprit de Mary, de manière toujours plus ou moins glauque.

 

La PS2 comporte son lot de grands classiques, et Silent Hill 2 en fait partie, posant les bases du jeu d'horreur psychologique, avec une bande-son à ne plus en dormir la nuit. Vraiment Incontournable, si vous avez raté ce hit sorti il y a maintenant plus de 10 ans, faîtes comme moi, empruntez une PS2 et rattrapez vos lacunes en matière de jeu d'horreur.

 


Retour à l'accueil