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      Jeu développé par Team Ico, sorti en février 2006 sur Playstation 2.

 

     Faire mon Top 15 des meilleures musiques de jeu m'a vraiment donné envie de me replonger dans ce chef-d'oeuvre créé par Fumito Ueda que je n'ai pu découvrir que dans sa réédition en HD sur PS3, vendu de pair avec le remake HD du célèbre Ico, des mêmes développeurs. Ce jeu est un peu décalé par rapport à beaucoup d'autres, car il propose une expérience particulière, bien qu'inspirée d'objets culturels cultes comme Le Seigneur des Anneaux.

 

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L'aventure débute à la sortie de ce temple mystérieux. Seul votre cheval restera à vos côtés durant votre périple, vous ne croiserez aucun être humain, du moins pas avant la fin...

 

     Dès la cinématique d'introduction, je trouve que le jeu sait parfaitement nous plonger prématurément dans un univers transpirant la poésie, la mélancolie et le sentiment de solitude. Peu de dialogues (un narrateur nous raconte l'histoire des terres divines interdites). Seulement des musiques de type médiéval-fantastique accompagnant des images de paysages escarpés et désolés. Notre héros, un jeune homme maigrichon et androgyne, se rend à l'autel de ces fameuses terres, afin d'y déposer une jeune fille, apparemment dénuée de vie. Notre garçon se fait vite interpeller par une entité divine mystérieuse aux voix multiples, féminines et masculines, et lui annonce qu'il a entre ses mains le pouvoir de ressusciter sa moitié à condition de partir à la chasse de seize colosses... afin de les tuer.

 

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De magnifiques paysages que vous aurez à traverser afin de trouver les seize colosses du jeu.

 

     Ainsi débute l'aventure, et nous commençons à jouer sans plus de détails. Le jeu nous annonce comment sauter, utiliser nos armes (arc et épée), et enfin comment s'agripper et monter à cheval, puis nous sommes largués au beau milieu d'un vaste plaine désertique sans but précis mis à part celui de trouver et tuer les fameux colosses, disséminés aux quatre coins du pays, parfaitement désert et silencieux...

     La fameuse entité divine nous apprend alors que nous sommes en possession d'une épée magique, qui, en plus d'avoir le pouvoir de tuer les colosses, refléte les rayons du soleil d'un manière particulièrement utile : les rayons se concentrent dans la direction que vous devrez prendre pour trouvez le prochain colosse à tuer. Grâce à votre cheval, vous galoperez donc à travers les plaines, forêts, bords de lac, déserts de sable afin de traquer puis de tuer vos cibles.

 

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Notre personnage n'est pas vraiment le héros dont on pourrait rêver. Il n'est pas musclé, pas très masculin et ne cesse de trébucher durant les combats. Mais je trouve que c'est ce qui participe à la magie de ce jeu.

 

     L'exploration est donc l'une des bases du gameplay de ce jeu, qui est sublimée par une ambiance à couper le souffle, pour un jeu de 2006. Vos longs voyages ne vous gaveront pas avec leur musique lourdingue, car de la musique, il n'y en aura pas pour le moment. Pas du tout. Seul les bruits de votre cheval, la voix du héros et le souffle du vent rythmeront vos expéditions. Un jeu qui détend, très calme, posé. D'autant plus que les décors sont réellement vaste, sans temps de chargement, sans bug, sans longueurs excessives non plus. Parfois, votre exploration sera agrémentée de petites surprises, comme ces autels isolés qui vous permettent de sauvegarder, avec de petits lézards à chasser vous donnant plus de vigueur (afin de pouvoir s'agripper plus longtemps, nous allons voir cet aspect plus tard) ou ces arbres à fruits qui vous permettent d'augmenter votre jauge de santé. Enfin, vous arrivez dans l'une des zones du jeu où se cache l'un des colosses. L'action épique va commencer.

 

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Quand je vous dis qu'ils sont mille fois plus grands, ce n'est pas si exagéré que ça...

 

     L'autre versant du gameplay de Shadow of the Colossus, ce sont les combats contre les colosses. Epiquissimes, majestueux, provocateurs de frissons, ces combats tranchent directement avec l'ambiance instaurée lors des phases d'exploration. Des musiques orchestrales entraînantes et épiques vous accompagneront durant vos péripéties contre ces boss géants, mille fois plus gros que votre personnage, tout frêle et chétif. C'est là que la poésie de ce titre prend toute sa force : c'est bien ce jeune garçon tout maigrelet, guidé par son espoir intarissable de faire renaître sa bien aimée, qui va terrasser tous ces colosses qui semblent inaccessibles et indestructibles...

     Au fil du combat, vous devrez appréhender, comprendre les points faibles de votre ennemi, puis souvent l'escalader et enfin planter votre épée dans ces points de faiblesse, symbolisés par des tatouages lumineux qui s'estompent en même temps que la santé du colosse. Les corps des différents colosses sont tous des prouesses de level design, constitués de zones sur lesquelles vous pouvez vous agripper (les zones de fourrures), celles où vos pieds glisseront, ou bien quand votre environnement vous servira à vaincre votre cible. Seize colosses, seize combats différents et tous prenants les uns les autres. Je ne vous gâcherai rien, à vous de découvrir !

 

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Le gameplay des combats est bien huilé. La façon dont notre héros perd l'équilibre par exemple est tout de même réaliste bien qu'agaçante.

 

     Malgré quelques colosses très retors, vous verrez vite le bout du jeu tout de même, au terme d'une dizaine d'heures de jeu, selon que vous ayez pris le temps ou non d'explorer le monde. Perséverez, rien que pour assister à la fin, riche en émotion et en révélations. Sans vous en dire plus, ce jeu est une sorte de pièce de puzzle complétant l'histoire déjà racontée par le précédent jeu Ico.

 

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Au sein du temple se trouvent des statues qui sont en réalité les avatars des seize colosses du jeu. Elles s'auto-détruiront à chaque victoire que vous mènerez.

 

     Techniquement, je pense qu'il s'agit du jeu qui devait le plus pousser la PS2 dans ses derniers retranchement à l'époque, tant la qualité des graphismes est élevée. Des paysages vastes et majestueux, jusqu'aux oiseaux survolant les colosses que vous êtes en train d'escalader...  Sans parler de la qualité de l'environnement sonore qui, de part ses bruitages et musiques, nous ensorcelle littéralement. Vraiment, si vous êtes passé à côté de ce jeu en 2006, et que vous possédez une PS3, n'hésitez pas à vous offrir ce titre dans sa version HD (avec en prime Ico !) pour une vingtaine d'euros sur Internet, si vous trouvez le jeu trop cher en magasin.

 

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Certains combats sont particulièrement mémorables.

 

Pour moi (et certainement pour beaucoup d'autres), ce jeu mériterait presque sa place au museum of modern art de New York, dans la récente expo regroupant des "classiques" de jeu vidéo... En tous cas, Shadow of the Colossus figurera toujours dans ma ludothèque comme un incontournable.

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