The Stanley Parable Intro 00

      Jeu développé par Galactic Cafe, sorti en octobre 2013 sur PC.

 

     Bonjour vous, qui êtes sur le point de lire cet article de ma main à propos de The Stanley Parable. La raison de l'existence de ce petit paragraphe préliminaire est toute simple : il s'agit d'un avertissement. Si vous possédez un PC, Steam de surcroît, et que vous vous apprêtez à y jouer, NE LISEZ PAS CET ARTICLE, sous peine de ne ressentir aucune émotion ni pensée métaphysique au cours de votre partie. Cela dit, bonne lecture.

 

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"Vous êtes en train de jouer à The Stanley Parable". Un écran titre qui s'applique déjà à vous déstabiliser.

 

     Vous êtes-vous déjà demandé ce qu'il se passait dans votre tête lorsque vous jouiez à un jeu vidéo ? Comment votre cerveau a l'habitude de réagir face à un certain nombre de situations plus ou moins communes à tous les jeux ? Lorsqu'un jeu vous place face à un choix à effectuer pour continuer votre progression dans la trame, afin de toucher le but ultime recherché par tout joueur lambda : TERMINER LE JEU ?

     Vous avez déjà sûrement été touché(e) par un film que vous avez jugé très émouvant. Normal, tout a été calculé pour, et les violons sont les principaux acteurs (pff, facile de mettre un peu de piano ou de violon en fond dès que ca devient dramatique, ou de décider de faire mourir un personnage auquel le spectateur s'est extrêmement attaché depuis le début). Vous avez cru avoir le contrôle sur ce que vous mangiez en achetant des lasagnes de boeuf ? Perdu, on vous a fait consommer du cheval. Vous pensiez avoir le contrôle de votre personnage de jeu vidéo et de l'univers qui l'entourait pendant que vous jouiez aux très fameux The Elder Scrolls V : Skyrim ou Grand Theft Auto V ? Perdu, tout a été préconçu d'avance, peu importe votre choix, vous ne réussirez à produire sur votre écran que ce que les développeurs ont bien voulu programmer au sein des froides lignes de code du jeu. Eh oui, les joueurs sont des pigeons. La magie d'un jeu ne tient qu'à notre étrange et merveilleuse capacité à s'immerger dans un univers virtuel, peu importe s'il est de nature réaliste ou fantaisiste. Tout ce que je viens de dire esquisse à moitié ce sur quoi The Stanley Parable est censé vous faire méditer.

 

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Stanley n'était pas futé, ni même doté d'un libre arbitre. Ca, c'était avant que vous preniez les manettes.

 

     Le jeu s'ouvre sur un écran titre très sympa : une mise en abîme d'un écran d'ordinateur posé sur un bureau (un peu comme la Vache Qui Rit qui est elle-même dessinée sur ses boucle-d'oreille en forme de boîte de Vache-Qui-Rit etc...). Rien que cet écran-titre, ca donne le ton ! Nouvelle partie. Introduction. "Stanley était heureux", nous raconte la voix d'un mystérieux narrateur masculin. Effectivement, vous êtes sur le point d'incarner ce fameux Stanley qui fait tant parler de lui sur la toile parmi les jeux dits "indé" (jeux développés en général par de petites boîtes qui se produisent elles-même et qui s'affranchissent des gros éditeurs qui favorisent les block-busters). Stanley était heureux, car c'était un simplet qui se contentait d'appuyer sur les touches d'un clavier lorsqu'on lui en donnait l'ordre (en gros, la caricature du joueur lambda). Quand tout à coup, il ne reçut plus aucun ordre sur son moniteur. Le narrateur décrit Stanley comme choqué, puis annonce qu'il sort de son bureau afin de vérifier ce qu'il se passe... Ainsi débute The Stanley Parable, au beau milieu de ce qu'il semble être un immeuble remplis de bureaux plus identiques les uns que les autres. Et surtout, aucune trace de vie. Seule vous accompagne la voix plutôt rassurante de prime abord de ce fameux narrateur, qui vous dicte indirectement par le biais d'un récit ce que vous êtes censé faire afin que Stanley fasse avancer le scénario.

 

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Voici les décors très froids qui vous accompagneront au début de votre aventure. Vous ne croiserez personne. C'est tellement glauque que ma petite soeur a cru jouer à un jeu d'horreur !

 

     Vous êtes donc directement aux commandes de Stanley, dans une vue à la première personne. Votre héros ne peut que marcher, s'accroupir et interagir avec certains éléments du décor, mais vous allez vite comprendre que le concept du jeu ne tourne pas autour de son gamepley minimaliste. En effet, vous allez très vite vous retrouver devant un choix sous-entendu, sournoisement tentant, comme celui du début ou deux portes vous font face (la métaphore la plus simple imaginable afin de représenter le concept du choix). Le narrateur lit son texte : "Quand Stanley se retrouva face à deux portes, il emprunta celle de gauche.". Et c'est là que le jeu commence, vous allez enchaîner plusieurs choix ou anti-choix qui vont aller ou non dans le sens de l'histoire dictée par le narrateur. Il s'agit donc d'un embranchement plutôt complexe de "chemins" à emprunter pour aller avec ou contre les "péripéties" du récit du narrateur, qui commencera à s'énerver ou à improviser un autre scénario en cas d'esprit de contradiction persistant de votre part. Amusant, non ? Surtout que le doublage (en anglais) des répliques du narrateur a été terriblement soigné et que ses petites vannes ou piques sont vraiment géniales. Du moins, la première fois...

 

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Après plusieurs choix incohérents de ma part (et je les assume pleinement), le narrateur en a eu assez et a supposé que son jeu ne me plaisait pas. Il m'a alors placé dans la situation illustrée ci-dessus, dans laquelle j'étais censé appuyer sur le bouton rouge afin d'empêcher le bébé de se diriger vers les flammes, tout en supportant les cris du bébé qui tournaient en boucle. J'ai tenu trente secondes.

 

     Effectivement, ne nous voilons pas la face : ce n'est pas un jeu dans le sens où il ne divertit pas vraiment, il est presque ennuyeux même car peut-être un peu trop bavard, je pense qu'il s'agit plus d'une oeuvre d'art conceptuel qui joue bien avec les mots "scénario", "choix", "contrôle" et "personnage" dans leur sens respectifs appliqués aux jeux-vidéo, et qui est censée nous interpeller et nous aider à nous remettre en question, d'autant plus que The Stanley Parable possède un degré de rejouabilité égal à zéro, car bien sûr tout l'intérêt du jeu est de nous tenir en haleine quant aux conséquences de nos choix improbables, tout l'intérêt est misé sur la surprise et la perplexité du joueur face à des situations vraiment étranges et bien trouvées. Bien sûr il est difficile de vous expliquer la teneur de ce jeu par écrit, accompagné d'images fixes pas forcément parlantes. Je pense qu'il s'agit plus d'un jeu auquel nous sommes censé jouer sans savoir le moins du monde à quoi s'attendre. Ce que j'ai moi même expérimenté sur mes proches, résultat : je pense que ces personnes que j'ai mises devant ce jeu sans prévenir et expliquer quoi que ce soit auront vécu une meilleure expérience que moi qui était trop préparé psychologiquement à ce jeu, ce qui a tout fichu en l'air. Voilà ce qui explique les trois lignes qui précède mon article, en haut de cette page.

 

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Soyez gentil avec le narrateur, suivez son histoire et il ne décidera peut-être pas de vous tuer. Vous aurez peut-être même la possibilité d'atteindre la liberté tant recherchée... Jusqu'à ce que le jeu redémarre et que vous vous retrouviez devant les mêmes choix, que aborderez cette fois d'une manière différente pour voir ce que ça donne dans tous les cas de figure.

 

Il s'agit d'une véritable perle parmi les jeux indépendants, mais à sortir du lot tout de même, car ce n'est pas vraiment un jeu au sens que sa caractéristique ludique est quasi inexistante. Vous rirez sûrement aux quelques réactions vraiment bien trouvées du narrateur lors de vos choix, mais une fois que vous aurez exploré tous les embranchements possibles, vous n'y reviendrez pas. Pour une dizaine d'euros sur Steam (ce qui est cher je vous l'accorde), vous avez une petite pépite qui vaut le coup d'être parcourue, si possible sans avoir la moindre idée de ce que l'on a entre les mains.

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