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Connaissez-vous la publicité Candy Crush Saga ? Oui, cette crispante publicité. Elle a fait de ce jeu le jeu-vidéo le plus joué au monde, devant même tous les hits 2013 sortis sur PC et console !

 

     Souvenez-vous, 2008 est l'année de la mise en place de l'AppStore, véritable révolution dans le monde du numérique et de la téléphonie : avec l'iPhone 3G, tout utilisateur d'Apple avait désormais accès à toute une foule de micro-logiciels compatibles sur leur smartphone. Peu après, tout smartphone (peu importe la marque) muni d'iOS ou d'Android avait accès à cette jungle de petits jeux et applications mobiles. Ca y est, on y vient. Les jeux mobiles justement : aujourd'hui il représentent une dangereusement grosse part du marché dit du "jeu-vidéo", car évidemment ces apps sont mises dans le même sac que les jeux. Souvent gratuits, souvent décrits comme addictifs, nous avons connu l'année dernière le désormais fameux Angry Birds, cette année ce sera Candy Crush Saga.

 

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Candy Crush Saga est un bon jeu dans son genre. Ce que je critique, c'est tout l'engouement qu'il a généré et surtout les répercussions sur la culture...

 

     Candy Crush Saga, c'est actuellement plus de 500 millions de téléchargements sur appareils nomades (chiffres enregistrés à l'international !), ainsi que 5 à 7 millions de joueurs quotidiens sur Facebook, où, d'après les sondages menés par la presse, 1 inscrit sur 23 serait allé cliquer "j'aime" sur la page du jeu en ligne.

     Ce jeu, qui fait partie de toute une série de jeux jouables sur son navigateur ou sur son mobile via le site royalgames.com de King, dépasse les records de tous ces concurrents (et malheureusement aussi les véritables jeux). Pourtant, reprenant des mécanismes de jeu obsolètes (un puzzle avec gravité dans lequel il faut aligner des objets identiques...) et une ambiance enfantine et complètement kitch, les gens adorent. Pourtant, il fait partie de ces jeux où il faut payer pour débloquer des bonus qui facilite la progression. On n'est pas obligé, certes, mais ça va plus loin. Candy Crush Saga n'est pas le seul jeu à comporter un tel système, mais il l'impose tout de même : lors d'un échec au cours d'un niveau, le joueur doit patienter 30 min avant de rejouer. De plus, il ne dispose que de 5 essais par jour, qui se rechargent donc chaque matin. Le jeu joue donc avec la patience des joueurs, dont les plus énervés et impatients vont craquer et dépenser quelques euros pour voir la "fin du jeu" plus rapidement. Et c'est qui qui se fait de l'argent en osant même en rajouter une couche avec des pubs qui donnent envie de détruire sa télé ? C'est King.com. A côté de ça, on voit des studios comme celui de Quantic Dream (qui EUX, fournissent un boulot admirable) qui ne sont presque pas connus du grand public... alors que ces fameux jeux nomades à la noix, si.

     Moins moche tout de même que les jeux similaires auparavant, je pense que Candy Crush Saga est une version rendue accessible au grand public, aux joueurs occasionels. Et encore, je crois que 90% de la clientèle fait partie d'une catégorie pire que les joueurs dits casual.

 

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On a l'impression que les journaux télévisés prennent un malin plaisir à nous re-sortir régulièrement des reportages complètement creux prétendant à des effets néfastes à l'action de jouer. Ils ne se penchent même pas sur ce qu'il se fait de mieux, ils grattent la surface : les blockbusters violents et débiles.

 

     "Excellent pour passer le temps" ou encore "Ca m'a rendu accroc, j'adore", ou parfois "C'est vrai que ça n'a rien d'extraordinaire, mais ça évite de s'ennuyer". Tels sont en général les témoignages de joueurs sur de grands sites de la presse vidéoludique comme jeuxvideo.com (qui, au passage, a bien fait de snober le jeu en ne publiant pas de test, ça aurait été le bouquet !). C'est pas très glorieux, oui. Mais malheureusement, à cause des médias, les gens non-joueurs qui voient les jeux vidéo autour d'eux sans s'y pencher précisément vont voir CE jeu à la une, et gobent immédiatement l'idée que le jeu-vidéo ne sert à rien, qu'ils se ressemblent tous et que les joueurs ont une passion incompréhensible, dangereuse et addictive. Super !

     Le jeu-vidéo ne doit alors avoir d'utilité qu'en cas d'ennui absolu, un dimanche durant lequel on a rien à faire et encore, juste quand il pleut et qu'on a d'autre choix que de se coller les yeux à la console, à défaut d'aller se promener. Des personnes convaincues de ce que je viens de dire ci dessus, on en est entourés, on s'y est tous confrontés. Vainement, nous tentons de les convaincre des qualités artistiques et culturelles du jeu-vidéo en piochant dans les bons titres, souvent sur console afin de tenter de leur faire jouer ou leur montrer. Certains s'ouvrent, d'autres font preuve d'une mauvaise foi absolue, je sais pas ce qu'ils ont contre les jeux. C'est vraiment dommage. Il ne s'agit pas d'imposer sa passion aux autres, ce qui est idiot et égoïste, mais plutôt d'éradiquer le mépris général de la plupart des français qui estiment en moyenne que le jeu-vidéo, c'est un truc de gamin et que cela ne méritera jamais de s'y intéresser sérieusement.

 

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Capture d'écran du site lastvideo.com, qui rapporte le mécontentement des joueurs suite à la diffusion d'un reportage sur France 2 censé parler des nouveaux jeux présentés lors d'un célèbre salon du jeu-vidéo alors qu'ils ne se sont exclusivement focalisés que sur les joueurs malades et addicts, qui sont malheureusement une réalité mais ce n'est pas que ça le jeu-vidéo bon sang ! Quitte à parler d'addiction du jeu, autant en parler INTELLIGEMMENT.

 

Alors sûrement est-ce la faute aux médias, seuls tampons possibles entre les joueurs et ces personnes aux idées étriquées, sauf que la presse fait n'importe quoi en mettant toujours et exclusivement en avant les titres qui concrétisent le cliché déjà existant des jeux comme les Fifa, les jeux de guerre comme Battlefield, les jeux en ligne, et également Candy Crush Saga, comme pour se conforter dans leur idée. C'est terrible.

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